mardi 1 mai 2007
Ne Votez pas pour le MEDEF !
Dans quelques jours les salariés comme tous les citoyens seront appelés à voter au second tour des Elections présidentielles.
L’Union locale CGT du Vimeu-Bresle, relayant la déclaration de la Confédération Nationale CGT, et la déclaration des unions départementales, exprime son inquiétude face au danger réel que représenterait pour les droits sociaux professionnels des salariés, une victoire de la droite à cette élection présidentielle.
Si L’Union locale CGT du Vimeu-Bresle n’a ni la prétention ni la volonté de dicter le choix électoral des salariés, elle entend néanmoins faire connaître son point de vue sur le volet social et économique du programme du candidat de la droite à la présidence de la république
La CGT ne cache pas sa forte préoccupation de voir les acquis sociaux et la pérennité des emplois remis en cause durablement
A l’heure ou toutes les difficultés se cumulent pour les salariés, et pour leurs familles, en matière de pouvoir d’achat, de stabilité de l’emploi, en matière de logement, la CGT estime urgent de rappeler que les projets sociaux envisagés par la droite à l’issue de cette élection, sont néfastes et auront des conséquences irréversibles pour les intérêts des salariés.
Les déclarations exprimées par le candidat de la droite sont extrêmement offensives contre le droit syndical et les moyens de défense des salariés dans les entreprises. La CGT mesure d’ores et déjà toutes les difficultés que rencontreraient les syndicats à poursuivre leurs actions dans les entreprises, pour défendre les salariés et la souffrance au travail si ce programme se mettait en place.
L’Union locale CGT du Vimeu-Bresle considère qu’un gouvernement de droite au pouvoir durant les cinq prochaines années serait un véritable traumatisme pour le monde du travail
Le projet social et économique que cette droite s’impatiente d’appliquer n’est que le projet du syndicat des patrons, il est synonyme de remise en cause du code du travail, du CDI, et du droit de grève
Face à cette catastrophe sociale que nous promets le candidat Sarkozy qui par ailleurs n’hésite pas à flirter avec les thèses les plus abjectes du Front National, L’Union locale CGT du Vimeu-Bresle invite l’ensemble des salariés à prendre conscience que les intérêts défendus par le candidat de droite sont ceux du patronat et sont contraires aux leurs .
Sarkosy ne cache pas son ambition : satisfaire pleinement aux attentes des grandes entreprises et du MEDEF qui réclament le pouvoir d’instaurer parmi les salariés toujours plus de flexibilité, de précarité et d’insécurité professionnelle
Pour Ces raisons et pour une conception plus juste de la société, L’Union locale CGT du Vimeu-Bresle appelle l’ensemble des salariés à Voter massivement le 06 mai et a faire barrage dans les urnes au porte parole du MEDEF.
L’Union locale CGT du Vimeu-Bresle met aussi en garde les salariés et ne saurait donner un chèque en blanc à l’autre candidate, les roses que promet madame Royal sont aussi pleines d’épines et rien ne sera acquis tout seul.
Plus que jamais les luttes avec des syndicats forts et une puissante CGT avec plus de syndiqués seront nécessaires demain pour gagner sur les revendications.
lundi 23 avril 2007
Plus de PCF !
Mittérand s'était fixé l'objectif d'affaiblir le PCF à moins de 10%
après sa victoire en 1981, Royal atteint le même score que le Maître.
Revert de médaille, plus de Parti Communiste pour faire gagner la
Gauche, à moims de 40% des suffrages, c'est une gauche minoriataire que
nous avons dans le pays au moment où les travailleurs en ont le plus
besoin.
C'est donc dans le giron de la droite que les socialistes doivent
trouver leurs voix, mission impossible et surtout situation irréaliste.
Bayrou n'est pas propriétaire de ses voix mais le chemin qu'il tracera
pesera lourd pour l'avenir de la vie politique française.
Depuis toujours, l'UDF a gouverné avec la droite, le choix est fait,
sauf si la vielle droite qui n'a pas voté Sarko poursuit sa statégie
jusqu'au bout pour bloquer le nain.
après sa victoire en 1981, Royal atteint le même score que le Maître.
Revert de médaille, plus de Parti Communiste pour faire gagner la
Gauche, à moims de 40% des suffrages, c'est une gauche minoriataire que
nous avons dans le pays au moment où les travailleurs en ont le plus
besoin.
C'est donc dans le giron de la droite que les socialistes doivent
trouver leurs voix, mission impossible et surtout situation irréaliste.
Bayrou n'est pas propriétaire de ses voix mais le chemin qu'il tracera
pesera lourd pour l'avenir de la vie politique française.
Depuis toujours, l'UDF a gouverné avec la droite, le choix est fait,
sauf si la vielle droite qui n'a pas voté Sarko poursuit sa statégie
jusqu'au bout pour bloquer le nain.
samedi 31 mars 2007
dimanche 18 mars 2007
Buffet: Suicidaire !
La Candidate libérale ajoute un élément a sa stratégie de démantèlement du Parti Communiste Français.
Alors qu'elle est crédité de 1,5% dans les sondages, Marie George Buffet vient d'évincer Maxime Grémetz, député sortant de la 1er circonscription d'Amiens en présentant un autre candidat inconnu aux législatives dans cette circonscription.
Maxime Grémetz, a toutefois été désigné par les Communistes d'Amiens pour se présenter devant les suffrages.
Deux candidats Communistes vont donc être présentés, cette décisions absurde pourrait offrir la députation à la droite, mais il faut rappeler que le seul député ouvrier de l'assemblée Nationale est confortement installé dans sa circonscription, il obtient en 2004 le meilleur score de France aux élections Régionale 17% dans la Somme.
Une seule motivation anime la secrétaire du PC, faire disparaître à tout prix Maxime tropgénantt pour les négociations de places avec le PS.
Alain Boquet, Président du Groupe Communiste à l'Assembléee se dit indigné par cette décision et soutient Maxime Grémetz.
vendredi 9 mars 2007
Les racines d'une grande CGT dans le Vimeu
Les racines syndicales d’une grande CGT.
Le surnom de Vimeu-Rouge ne vient donc pas du rouge des flammes et encore moins de celui du sang. Symbolique du Rouge révolutionnaire, l’histoire ne reprend que quelques noms de leaders syndicalistes ou politiques, André Vilfroix, Jacky Mullech ou Michel Couillet sont de cela. Ce qui montre combien les gens du pays du Vimeu sont restés anonymes dans la construction de leur histoire et combien nous devons au combat collectif, à la détermination et la loyauté des femmes et des hommes, l’héritage que nous avons aujourd’hui du Vimeu.
Un Siècle de Luttes :
Le premier quart du nouveau siècle ne permit pas l’émancipation sociale, une vie de misère rythmait les « boutiques » et les fabriques. L’horreur de la guerre arracha des mains la lime des hommes pour la remplacer par la baïonnette a stoppé l’économie locale et les usines étaient réquisitionnées pour la production d’obus. Un nouvel essor dans les années 20, pour la reconstruction du pays permis aux Bricard, Riquier Laperche et autres d’accumuler d’invraisemblables richesse sans pour cela que la condition humaine ni l’outil de production ne soient modifiés. Le travail ne manquait pas, après le passage obligé par l’école, l’entrée à l’usine ou seconder le père dans la « boutique » était le destin des gens du pays vimeusien.
Le front Populaire, en juin 1936, apporta ses réformes, tandis que les ouvriers occupaient les usines à Paris et dans les grandes villes, le Vimeu s’emblait spectateur, les nouvelles étaient transmises par le journal régional « Le Courrier » et les quelques TSF que possédaient très peu de monde. Les médias de l’époque n’exaltaient pas forcément les thèmes pour le Pain, la Liberté et la Paix. Sous l’impulsion de la CGT des métallurgistes, quelques syndicats se créent, des réunions publiques sont organisées et les revendications déposées :
- L’augmentation des salaires
- Les congés payés
- La semaine de 40 heures
- Une Convention Collective
Les grandes grèves ne touchèrent pas le Vimeu, encore peu de syndicats existaient, la structure le l’ « inter locale » visait à organiser le syndicat en dehors des entreprises. La Chambre Syndicale des Patrons de la Métallurgie du Vimeu créée depuis 1920 veillait avec des moyens énormes qu’il n’ait pas d’émule dans les usines, la répression syndicale et l’intégration paternaliste servaient à maîtriser et limitaient toutes implantations efficaces des syndicats.
La victoire du Front Populaire et les accords de Matignon du 7 juin 1936 consacrèrent une augmentation générale des salaires, la loi du 20 juin institua deux semaines de vacances payées par les patrons ! Le 21 juin, une autre loi limitait la semaine à 40 heures semaine !
Ces dispositions ne vidèrent pas les poches des patrons, elles ont permis au contraire une relance de la consommation de masse avec une retombée plutôt inattendue pour le Vimeu maritime avec congés payés, l’arrivée des premiers vacanciers. Le paysage des bourgs côtiers fut bouleversé : Ault, Cayeux, St Valéry, Mers, Le Crotoy devenaient balnéaires. Arrivées en vélos avec remorques, tandems, par les gares de Mers-Le Tréport, Noyelles des milliers de parisiens, mais aussi les ouvriers du Nord, Pas de Calais et du Beauvaisis s’offraient leurs premières vacances, découvrant la mer pour la plupart d’entre eux. Cela fut une aubaine pour quelques vimeusiens habitants près de la mer de céder pour quelques francs et quelques jours un coin de leur modeste maison afin d’y accueillir les vacanciers. Cayeux sur Mer, 2800 habitants enregistre plus de 30.000 personnes durant les mois d’été, Mers les Bains, Ault sont devenus les lieus de destination prisés de l’époque. Les infrastructures d’accueils se multiplient, implantations de Colonies de vacances, construction de villas et hôtels, le Vimeu maritime connaît un essor dont saura très vite trouver profit les sociétés immobilières et touristiques ainsi que l’économie locale. Le Tréport s’adaptera à l’évolution des modes tandis que d’autres stations comme Ault ou Cayeux semblent passés d’intérêts, le développement du tourisme vert, la médiatisation de la Baie de Somme montrée comme réserve naturelle des oiseaux migrateurs place Saint Valéry au hit parade des lieux de promenade dominicales pour amiénois et parisiens en quêtes de nature. Attention à la préservation du site, promoteurs et autres usines à frics sont tentés de remplacer canards et phoques en statuettes de bétons où musée de la nature nous rappellerait que la vie était belle à ces endroits.
Durant cette période d'entre-deux-guerres, les ouvriers Vimeusien vivaient au rythme des travaux : à l'usine, le soir à la maison pour monter les serrures ébarber les clefs, le dimanche et lundi au jardin.
La guerre civile faisait rage en Espagne veut vous les partisans du Front Populaire ou de Franco divisaient les bourgs et les communes Françaises en partisan des uns ou des autres. Mais l’Espagne étaient loin. Pourtant l'horreur se matérialisa aux yeux des habitants du Vimeu des cars encadrés par des gardes mobiles casqués mousquetons en bandoulière débarqua à la colonie de Cayeux, une horde d'enfants déguenillés, salles, hagards, qui venaient de Barcelone.
Où étaient leurs parents ? Tués dans les combats, les bombardements de l'aviation, fusillés ou parqués dans les camps au-delà des Pyrénées ? Nul ne le savait dans notre pays à un millier de kilomètres de chez eux.
Seul souvenir des événements d'Espagne. Mais très vite tout bascula, Hitler revendiquait la Pologne et la mobilisation générale fut affichée les tocsins sonnaient des clochers. C'était de guerre inexorable. Daladier l'annonça dans un discours à la TSF expliquant que les pourparlers avaient échoué et que l'Angleterre entrée en guerre à nos côtés, que notre ligne Maginot était imprenable, la mobilisation s'organisait sur le quai des gares de Woincourt, Fressenneville, Feuquières on a assisté à des scènes déchirantes, les tortillards sifflaient, puis ressifflaient, comme hésitant à partir. Les enfants du Vimeu mobilisés étreignaient femmes et enfants, parents, fiancés. ils montaient sur les marches pour une dernières embrassade.
C'était vraiment une drôle de guerre. Les allemands avaient envahi la Pologne, écrasé en quelques jours une armée polonaise et héroïque mais impuissante, et, à la frontière franco allemande, on observe les quelques patrouilles échanger des coups de feu et en en rester là.
En quelques mois la France fut envahie, sous l’occupation allemande jusque 1944, le Vimeu vécu au rythme de cette affreuse guerre. Pays côtiers la présence allemande était particulièrement importante afin de fortifier les abords de la Manche.
Beaucoup furent réquisitionnés pour planter des poteaux de bois sur les plages, ce qui fut appelé les « asperges de Rommell » qui devaient empêcher un éventuel débarquement Anglais sur le littoral Picard, une opération test avait était organisé en août 1942 sur les plage de Dieppe par des commandos Canadiens qui s’étaient avancés jusque le centre ville avant de se replier. Les allemands avaient pris des dispositions particulières pour renforcer toute cette région. Le littoral servi aussi de cadre aux rampes de lancement des VI dirigés vers l’Angleterre, les nazis avaient construit cette nouvelle arme terrifiante, téléguidée avec une grande capacité de destruction. Les Anglais avaient trouvé le moyen de détourner ces engins qui faisaient demi-tour pour s’écraser en mer et parfois sur le littoral, plusieurs explosèrent près de Cayeux se qui plongeait la population dans la terreur.
En juin 1944, les alliés débarquent en Normandie et en septembre le Vimeu se libera.
Autant de témoin, autant de récit, pour immortaliser cette période et ne jamais oublier que rien n’est jamais définitivement acquis. Les gens du Vimeu ont dignement résisté à l’oppresseur payant comme partout en France un lourd tribu ; soldats morts au combat, déportation, Résistants fusillés, travail obligatoire.
Au printemps 45 la vie reprend son cours, ont attendait toujours la fin de la guerre et le retour de tous les fils du pays, maris, fiancés, fils dont les dernières nouvelles dataient de plusieurs mois. L'armistice fut signé à Reims le 8 mai 1945. Les prisonniers allaient revenir, le Comité Local de la Libération organisait à chaque arrivée de train des cérémonies d'accueil avec fanfare pour les reconduire en cortège jusqu'aux villages, tout les populations y étaient conviées..
Au terme d'une aussi longue absence, tous ces hommes allaient devoir se réadapter à la vie civile, pour certains à leur couple, à leurs familles. Il leur faudrait retrouver leur emploi, un autre car bien des choses avaient changé pendant la guerre. Les Comités Résistance formés pendant la guerre devenu sous le nom de "Front National" avait organisé les premières élections municipales depuis la guerre ; il présenterait des listes s'inspirant des tendances qu'il réunissait et les contrats municipaux seraient essentiellement consacrés à l'application locale du programme du Conseil National de la Résistance. Le succès fut total une grande majorité des municipalités du Vimeu avait à l'heure tête des élus issus du Comité Local de la Résistance.
André Vilfoy
C'est André Vilfroy qui eu la charge de coordonner les forces Syndicales dans l'ensemble du Vimeu, l' Inter Locale était composée de syndicats locaux organisés par commune : il y avait le syndicat de Feuquières, de Dargnies, de Friville ; au total plus de 125 usines étaient organisées de la plus importante au plus petit artisan boutiquier. Près de 3000 métallos étaient affiliés aux syndicats, la cotisation y était modique. Le besoin de s'unir restait fort, les privations l'instinct de sécurité amenaient les femmes et les sommes à rester ensemble, a être solidaire, la CGT avait imposé à la chambre patronale locale un fond social pour répondre aux première nécessité, ainsi des bons d'achat, des bons de charbon, étaient distribués par le syndicat. le patronat n'avait pas d'autre choix que de laisser se développer cette entraide ouvrière, tant les de besoins étaient grands en main-d'oeuvre disponible.
André Vilfroy était un métallo de haut niveau O P3 régleur, il aurait pu monter sa propre petite boîte comme beaucoup à l'époque. Avant la guerre il y avait adhéré très jeune A la CGT et au Parti Communiste, sa conduite exemplaire, sa décision de tout sacrifier pour son idéal, son engagement auprès des métallos ont conduit à de nombreux succès revendicatif.
En 1939 André Vilfroy fut arrêté et incarcéré en Algérie, interné à Oran il rejoignait une partie de ceux qu'on appellerait au plus tard le les 27 du chemin de l'honneur, vingt-sept députés communistes qui avaient refusé le pacte de Munich. Libéré en 1943, il reste en Algérie et se met au service des travailleurs algériens pendant le gouvernement provisoire constitué par De Gaulle jusqu'en 1944; Revenu en France il prend la direction de la CGT locale, en pension à l'hôtel du Cheval Blanc qui lui assure ses repas et une chambre, son salaire est payé par les cotisations syndicales. Le premier Congrès d'après guerre en 1945 eu lieu à Béthencourt André Vilfroy élu Secrétaire Général y pris officiellement des fonctions en tant que le permanent syndical du Vimeu, aidé dans sa tâche par Joseph Leroux qui par la suite fera une grande carrière politique notamment à Saint-Quentin dans l'Aisne.
Le patronat vimeusien, dur et rapace, faisait bande à part vis-à-vis du patronat national. Cette autonomie lui permettait d'échapper aux accords salariaux intervenant devant la branche métallurgie, la chambre patronale du Vimeu avait son siège à Woincourt, elle décidait la stratégie salariale pour toutes les entreprises du Vimeu ce qui entraînait de grandes luttes revendicatives que dirigeaient la CGT avec à sa tête à André Vilfroy.
Le patronat du Vimeu était connu pour sa dureté, on citait souvent en exemple la réputation des salariés du Vimeu qui constituait le phare des luttes ouvrières, l'anarcho-syndicalisme y étaient encore la philosophie dominante, cet esprit de résistance ou toute organisations au profit d'une spontanéité i poussait à des affrontements parfois redoutables, de sorte qu'une grève déclenchait l'état d'une guerre.
Le point de ralliement était devant le siège de la chambre syndicale patronale. Lorsque la longue colonne débouche au carrefour de Woincourt, une masse noire serrée devant la maison les attendait de pied ferme. Casqué de noir, vêtue de la veste de cuir, mousqueton à l'épaule, les gardes mobiles veillaient sur la tranquillité Patronale.
Cette période d'après-guerre était encore marquée par de grands besoins d'unité et de fraternité, des groupes de jeunes de continuaient à se rassembler les lundis après-midi sur la place de Friville, Ils y attendaient l’arrivée des brigades des mineurs, celle de la fosse de Béthune, une équipe qui s'était lancé les premiers dans la bataille pour la production.
Le surnom de Vimeu-Rouge ne vient donc pas du rouge des flammes et encore moins de celui du sang. Symbolique du Rouge révolutionnaire, l’histoire ne reprend que quelques noms de leaders syndicalistes ou politiques, André Vilfroix, Jacky Mullech ou Michel Couillet sont de cela. Ce qui montre combien les gens du pays du Vimeu sont restés anonymes dans la construction de leur histoire et combien nous devons au combat collectif, à la détermination et la loyauté des femmes et des hommes, l’héritage que nous avons aujourd’hui du Vimeu.
Un Siècle de Luttes :
Le premier quart du nouveau siècle ne permit pas l’émancipation sociale, une vie de misère rythmait les « boutiques » et les fabriques. L’horreur de la guerre arracha des mains la lime des hommes pour la remplacer par la baïonnette a stoppé l’économie locale et les usines étaient réquisitionnées pour la production d’obus. Un nouvel essor dans les années 20, pour la reconstruction du pays permis aux Bricard, Riquier Laperche et autres d’accumuler d’invraisemblables richesse sans pour cela que la condition humaine ni l’outil de production ne soient modifiés. Le travail ne manquait pas, après le passage obligé par l’école, l’entrée à l’usine ou seconder le père dans la « boutique » était le destin des gens du pays vimeusien.
Le front Populaire, en juin 1936, apporta ses réformes, tandis que les ouvriers occupaient les usines à Paris et dans les grandes villes, le Vimeu s’emblait spectateur, les nouvelles étaient transmises par le journal régional « Le Courrier » et les quelques TSF que possédaient très peu de monde. Les médias de l’époque n’exaltaient pas forcément les thèmes pour le Pain, la Liberté et la Paix. Sous l’impulsion de la CGT des métallurgistes, quelques syndicats se créent, des réunions publiques sont organisées et les revendications déposées :
- L’augmentation des salaires
- Les congés payés
- La semaine de 40 heures
- Une Convention Collective
Les grandes grèves ne touchèrent pas le Vimeu, encore peu de syndicats existaient, la structure le l’ « inter locale » visait à organiser le syndicat en dehors des entreprises. La Chambre Syndicale des Patrons de la Métallurgie du Vimeu créée depuis 1920 veillait avec des moyens énormes qu’il n’ait pas d’émule dans les usines, la répression syndicale et l’intégration paternaliste servaient à maîtriser et limitaient toutes implantations efficaces des syndicats.
La victoire du Front Populaire et les accords de Matignon du 7 juin 1936 consacrèrent une augmentation générale des salaires, la loi du 20 juin institua deux semaines de vacances payées par les patrons ! Le 21 juin, une autre loi limitait la semaine à 40 heures semaine !
Ces dispositions ne vidèrent pas les poches des patrons, elles ont permis au contraire une relance de la consommation de masse avec une retombée plutôt inattendue pour le Vimeu maritime avec congés payés, l’arrivée des premiers vacanciers. Le paysage des bourgs côtiers fut bouleversé : Ault, Cayeux, St Valéry, Mers, Le Crotoy devenaient balnéaires. Arrivées en vélos avec remorques, tandems, par les gares de Mers-Le Tréport, Noyelles des milliers de parisiens, mais aussi les ouvriers du Nord, Pas de Calais et du Beauvaisis s’offraient leurs premières vacances, découvrant la mer pour la plupart d’entre eux. Cela fut une aubaine pour quelques vimeusiens habitants près de la mer de céder pour quelques francs et quelques jours un coin de leur modeste maison afin d’y accueillir les vacanciers. Cayeux sur Mer, 2800 habitants enregistre plus de 30.000 personnes durant les mois d’été, Mers les Bains, Ault sont devenus les lieus de destination prisés de l’époque. Les infrastructures d’accueils se multiplient, implantations de Colonies de vacances, construction de villas et hôtels, le Vimeu maritime connaît un essor dont saura très vite trouver profit les sociétés immobilières et touristiques ainsi que l’économie locale. Le Tréport s’adaptera à l’évolution des modes tandis que d’autres stations comme Ault ou Cayeux semblent passés d’intérêts, le développement du tourisme vert, la médiatisation de la Baie de Somme montrée comme réserve naturelle des oiseaux migrateurs place Saint Valéry au hit parade des lieux de promenade dominicales pour amiénois et parisiens en quêtes de nature. Attention à la préservation du site, promoteurs et autres usines à frics sont tentés de remplacer canards et phoques en statuettes de bétons où musée de la nature nous rappellerait que la vie était belle à ces endroits.
Durant cette période d'entre-deux-guerres, les ouvriers Vimeusien vivaient au rythme des travaux : à l'usine, le soir à la maison pour monter les serrures ébarber les clefs, le dimanche et lundi au jardin.
La guerre civile faisait rage en Espagne veut vous les partisans du Front Populaire ou de Franco divisaient les bourgs et les communes Françaises en partisan des uns ou des autres. Mais l’Espagne étaient loin. Pourtant l'horreur se matérialisa aux yeux des habitants du Vimeu des cars encadrés par des gardes mobiles casqués mousquetons en bandoulière débarqua à la colonie de Cayeux, une horde d'enfants déguenillés, salles, hagards, qui venaient de Barcelone.
Où étaient leurs parents ? Tués dans les combats, les bombardements de l'aviation, fusillés ou parqués dans les camps au-delà des Pyrénées ? Nul ne le savait dans notre pays à un millier de kilomètres de chez eux.
Seul souvenir des événements d'Espagne. Mais très vite tout bascula, Hitler revendiquait la Pologne et la mobilisation générale fut affichée les tocsins sonnaient des clochers. C'était de guerre inexorable. Daladier l'annonça dans un discours à la TSF expliquant que les pourparlers avaient échoué et que l'Angleterre entrée en guerre à nos côtés, que notre ligne Maginot était imprenable, la mobilisation s'organisait sur le quai des gares de Woincourt, Fressenneville, Feuquières on a assisté à des scènes déchirantes, les tortillards sifflaient, puis ressifflaient, comme hésitant à partir. Les enfants du Vimeu mobilisés étreignaient femmes et enfants, parents, fiancés. ils montaient sur les marches pour une dernières embrassade.
C'était vraiment une drôle de guerre. Les allemands avaient envahi la Pologne, écrasé en quelques jours une armée polonaise et héroïque mais impuissante, et, à la frontière franco allemande, on observe les quelques patrouilles échanger des coups de feu et en en rester là.
En quelques mois la France fut envahie, sous l’occupation allemande jusque 1944, le Vimeu vécu au rythme de cette affreuse guerre. Pays côtiers la présence allemande était particulièrement importante afin de fortifier les abords de la Manche.
Beaucoup furent réquisitionnés pour planter des poteaux de bois sur les plages, ce qui fut appelé les « asperges de Rommell » qui devaient empêcher un éventuel débarquement Anglais sur le littoral Picard, une opération test avait était organisé en août 1942 sur les plage de Dieppe par des commandos Canadiens qui s’étaient avancés jusque le centre ville avant de se replier. Les allemands avaient pris des dispositions particulières pour renforcer toute cette région. Le littoral servi aussi de cadre aux rampes de lancement des VI dirigés vers l’Angleterre, les nazis avaient construit cette nouvelle arme terrifiante, téléguidée avec une grande capacité de destruction. Les Anglais avaient trouvé le moyen de détourner ces engins qui faisaient demi-tour pour s’écraser en mer et parfois sur le littoral, plusieurs explosèrent près de Cayeux se qui plongeait la population dans la terreur.
En juin 1944, les alliés débarquent en Normandie et en septembre le Vimeu se libera.
Autant de témoin, autant de récit, pour immortaliser cette période et ne jamais oublier que rien n’est jamais définitivement acquis. Les gens du Vimeu ont dignement résisté à l’oppresseur payant comme partout en France un lourd tribu ; soldats morts au combat, déportation, Résistants fusillés, travail obligatoire.
Au printemps 45 la vie reprend son cours, ont attendait toujours la fin de la guerre et le retour de tous les fils du pays, maris, fiancés, fils dont les dernières nouvelles dataient de plusieurs mois. L'armistice fut signé à Reims le 8 mai 1945. Les prisonniers allaient revenir, le Comité Local de la Libération organisait à chaque arrivée de train des cérémonies d'accueil avec fanfare pour les reconduire en cortège jusqu'aux villages, tout les populations y étaient conviées..
Au terme d'une aussi longue absence, tous ces hommes allaient devoir se réadapter à la vie civile, pour certains à leur couple, à leurs familles. Il leur faudrait retrouver leur emploi, un autre car bien des choses avaient changé pendant la guerre. Les Comités Résistance formés pendant la guerre devenu sous le nom de "Front National" avait organisé les premières élections municipales depuis la guerre ; il présenterait des listes s'inspirant des tendances qu'il réunissait et les contrats municipaux seraient essentiellement consacrés à l'application locale du programme du Conseil National de la Résistance. Le succès fut total une grande majorité des municipalités du Vimeu avait à l'heure tête des élus issus du Comité Local de la Résistance.
André Vilfoy
C'est André Vilfroy qui eu la charge de coordonner les forces Syndicales dans l'ensemble du Vimeu, l' Inter Locale était composée de syndicats locaux organisés par commune : il y avait le syndicat de Feuquières, de Dargnies, de Friville ; au total plus de 125 usines étaient organisées de la plus importante au plus petit artisan boutiquier. Près de 3000 métallos étaient affiliés aux syndicats, la cotisation y était modique. Le besoin de s'unir restait fort, les privations l'instinct de sécurité amenaient les femmes et les sommes à rester ensemble, a être solidaire, la CGT avait imposé à la chambre patronale locale un fond social pour répondre aux première nécessité, ainsi des bons d'achat, des bons de charbon, étaient distribués par le syndicat. le patronat n'avait pas d'autre choix que de laisser se développer cette entraide ouvrière, tant les de besoins étaient grands en main-d'oeuvre disponible.
André Vilfroy était un métallo de haut niveau O P3 régleur, il aurait pu monter sa propre petite boîte comme beaucoup à l'époque. Avant la guerre il y avait adhéré très jeune A la CGT et au Parti Communiste, sa conduite exemplaire, sa décision de tout sacrifier pour son idéal, son engagement auprès des métallos ont conduit à de nombreux succès revendicatif.
En 1939 André Vilfroy fut arrêté et incarcéré en Algérie, interné à Oran il rejoignait une partie de ceux qu'on appellerait au plus tard le les 27 du chemin de l'honneur, vingt-sept députés communistes qui avaient refusé le pacte de Munich. Libéré en 1943, il reste en Algérie et se met au service des travailleurs algériens pendant le gouvernement provisoire constitué par De Gaulle jusqu'en 1944; Revenu en France il prend la direction de la CGT locale, en pension à l'hôtel du Cheval Blanc qui lui assure ses repas et une chambre, son salaire est payé par les cotisations syndicales. Le premier Congrès d'après guerre en 1945 eu lieu à Béthencourt André Vilfroy élu Secrétaire Général y pris officiellement des fonctions en tant que le permanent syndical du Vimeu, aidé dans sa tâche par Joseph Leroux qui par la suite fera une grande carrière politique notamment à Saint-Quentin dans l'Aisne.
Le patronat vimeusien, dur et rapace, faisait bande à part vis-à-vis du patronat national. Cette autonomie lui permettait d'échapper aux accords salariaux intervenant devant la branche métallurgie, la chambre patronale du Vimeu avait son siège à Woincourt, elle décidait la stratégie salariale pour toutes les entreprises du Vimeu ce qui entraînait de grandes luttes revendicatives que dirigeaient la CGT avec à sa tête à André Vilfroy.
Le patronat du Vimeu était connu pour sa dureté, on citait souvent en exemple la réputation des salariés du Vimeu qui constituait le phare des luttes ouvrières, l'anarcho-syndicalisme y étaient encore la philosophie dominante, cet esprit de résistance ou toute organisations au profit d'une spontanéité i poussait à des affrontements parfois redoutables, de sorte qu'une grève déclenchait l'état d'une guerre.
Le point de ralliement était devant le siège de la chambre syndicale patronale. Lorsque la longue colonne débouche au carrefour de Woincourt, une masse noire serrée devant la maison les attendait de pied ferme. Casqué de noir, vêtue de la veste de cuir, mousqueton à l'épaule, les gardes mobiles veillaient sur la tranquillité Patronale.
Cette période d'après-guerre était encore marquée par de grands besoins d'unité et de fraternité, des groupes de jeunes de continuaient à se rassembler les lundis après-midi sur la place de Friville, Ils y attendaient l’arrivée des brigades des mineurs, celle de la fosse de Béthune, une équipe qui s'était lancé les premiers dans la bataille pour la production.
samedi 3 mars 2007
Quel(les) candidat(es) répond(ent) aux revendications des salariés ?
Dès que l'ont parle de revaloriser les salaires, de porter le SMIC a 1.500€ par mois, de développer les services publics, d'augmenter la protection sociale, de réduire partout le temps de travail à 35h. Tout ce que la CGT revendique avec les salariés et qui vise à proposer et impulser un véritable progrès social ne serait pas faisable, serait démagogique, irréaliste et néfaste pour l'économie du pays...aggraverait la dette publique et l'argent serait introuvable. La mondialisation, l'europe seraient les responsables, à partir de ces vérités toutes faites, le MEDEF, l'UMP , l'UDF et le FN tentent de nous imposer leur vision du monde pour poursuivre la casse sociale ou sacrifices et fatalismes sont les remèdes. La candidate socialiste a dans une moindre mesure un discourt analogue: sacrifices, solidarité, partage....
Tout ces candidats se présentent avec comme logique de ne pas compromettre le système capitaliste, d'être opposés a tout système qui remettrait en cause la répartition des richesses issues du travail, de s'attaquer aux profits et de lever les boucliers fiscaux qui mettent à l'abri les riches.
Il faut donc chercher ailleurs, il y aurait des candidats qui prônent d'autres solutions...Ils auront besoins de l'action des salariés et de syndicats forts..
Au fait, les connaissez- vous, où sont'ils ?
GH
samedi 24 février 2007
Le Château Brûlé: La grève
A ce moment, il était exactement 8 heures, un incendie se déclarait dans la maison de Mr Edouard Riquier. Les habitants accoururent au secours. Les pompiers des communes voisines arrivèrent sur les lieux du sinistre presque aussitôt. Mais l’affluence des grévistes empêche les secours. On entend des cris: “Laissez brûler I”
Les tuyaux des pompes à incendie sont crevés.
Quelques meubles que des habitants ont sauvés sont jetés par les grévistes dans la mare sise en face de la maison incendiée.
L ‘incendie a débuté dans une des pièces se trouvant derrière l’immeuble.
De l’enquête à laquelle s’est livré le parquet, il paraîtrait résulter qu’un bidon de pétrole aurait été déposé dans le lit de Mr Edouard Riquier et que c’est en cet endroit que le feu a pris naissance.
Par arrêté préfectoral, les attroupements sont interdits et la fermeture des débits et cafés est fixée à 8 heures du soir.
Renforts de troupes : jeudi matin à 4 heures ont débarqués à Feuquières un escadron du 2ème hussards de Senlis, un demi escadron du 3ème chasseurs à cheval, trois compagnies du 72ème d’infanterie venant d’Amiens et d’Abbeville. Ces dernières troupes seront dirigées sur Escarbotin.
Dans la journée, deux escadrons du 15ème régiment de chasseurs à cheval venant du camp de Châlons sont arrivés à Woincourt.
Vers le soir deux nouveaux escadrons du 6ème régiment de cuirassiers, débarquaient à Feu quières, venant en droite ligne également du camp de Châlons.
Le château incendié de Mr Edouard Riquier venait d’être magnifiquement restauré et les travaux étaient à peine achevés lors de la grève. Les dégâts causés, dans la Commune de Fressenneville par les manifestants, s’élèveraient à 500.000 francs. Ajoutons qu’il n’est nullement prouvé que l’incendie ait été volontairement provoqué. Il est possible qu’if ait éclaté à la suite de l’invasion et du saccage, mais rien ne montre qu’il soit le fait voulu des assaillants. »
Le Syndicat du Fer local, pour une première fois jouera un rôle de coordinateur et organisera la solidarité, ce qui lui permettra pour une première fois de recevoir une légitimité et d’être reconnu comme organisation syndicale. Le 7 avril 1906, une manifestation était organisée à Fressenneville. De partout les curieux sont accourus. Les trains venant d’Amiens et Abbeville, comme ceux de la direction du Tréport et Eu, ont amené une foule considérable malgré la présence de l’armée qui fut par la population accueillie aux cries de « Vive l’armée » et sans hostilité, Fressenneville avait l’aspect d’un village occupé. Les cavaliers continuent de promener les chevaux. Quant aux fantassins cantonnés à l’usine Riquier, ils ont organisé dans la cour un concert qui arrête les passants devant les grilles.
A 4 heures, les grévistes se sont réunis à l’hôtel du Papillon d’Or. Le Syndicat du fer organisait la manifestation, le cortège se forme et se met en route dans la direction de Feuquières.
- En tête deux cyclistes dont l’un accompagne ses coups de pédale du chant de la carmagnole Fressennevilloise,.Derrière les cyclistes vient un groupe de femmes, l’une d’elles portant le drapeau rouge frangé d’or du Syndicat du \/imeu Un millier d’hommes environ, des jeunes, des vieux, des petits, des grands, des gros, des maigres, suivent chantant la carmagnole avec un accent in traductible
Les tuyaux des pompes à incendie sont crevés.
Quelques meubles que des habitants ont sauvés sont jetés par les grévistes dans la mare sise en face de la maison incendiée.
L ‘incendie a débuté dans une des pièces se trouvant derrière l’immeuble.
De l’enquête à laquelle s’est livré le parquet, il paraîtrait résulter qu’un bidon de pétrole aurait été déposé dans le lit de Mr Edouard Riquier et que c’est en cet endroit que le feu a pris naissance.
Par arrêté préfectoral, les attroupements sont interdits et la fermeture des débits et cafés est fixée à 8 heures du soir.
Renforts de troupes : jeudi matin à 4 heures ont débarqués à Feuquières un escadron du 2ème hussards de Senlis, un demi escadron du 3ème chasseurs à cheval, trois compagnies du 72ème d’infanterie venant d’Amiens et d’Abbeville. Ces dernières troupes seront dirigées sur Escarbotin.
Dans la journée, deux escadrons du 15ème régiment de chasseurs à cheval venant du camp de Châlons sont arrivés à Woincourt.
Vers le soir deux nouveaux escadrons du 6ème régiment de cuirassiers, débarquaient à Feu quières, venant en droite ligne également du camp de Châlons.
Le château incendié de Mr Edouard Riquier venait d’être magnifiquement restauré et les travaux étaient à peine achevés lors de la grève. Les dégâts causés, dans la Commune de Fressenneville par les manifestants, s’élèveraient à 500.000 francs. Ajoutons qu’il n’est nullement prouvé que l’incendie ait été volontairement provoqué. Il est possible qu’if ait éclaté à la suite de l’invasion et du saccage, mais rien ne montre qu’il soit le fait voulu des assaillants. »
Le Syndicat du Fer local, pour une première fois jouera un rôle de coordinateur et organisera la solidarité, ce qui lui permettra pour une première fois de recevoir une légitimité et d’être reconnu comme organisation syndicale. Le 7 avril 1906, une manifestation était organisée à Fressenneville. De partout les curieux sont accourus. Les trains venant d’Amiens et Abbeville, comme ceux de la direction du Tréport et Eu, ont amené une foule considérable malgré la présence de l’armée qui fut par la population accueillie aux cries de « Vive l’armée » et sans hostilité, Fressenneville avait l’aspect d’un village occupé. Les cavaliers continuent de promener les chevaux. Quant aux fantassins cantonnés à l’usine Riquier, ils ont organisé dans la cour un concert qui arrête les passants devant les grilles.
A 4 heures, les grévistes se sont réunis à l’hôtel du Papillon d’Or. Le Syndicat du fer organisait la manifestation, le cortège se forme et se met en route dans la direction de Feuquières.
- En tête deux cyclistes dont l’un accompagne ses coups de pédale du chant de la carmagnole Fressennevilloise,.Derrière les cyclistes vient un groupe de femmes, l’une d’elles portant le drapeau rouge frangé d’or du Syndicat du \/imeu Un millier d’hommes environ, des jeunes, des vieux, des petits, des grands, des gros, des maigres, suivent chantant la carmagnole avec un accent in traductible
Ah l ça iRRRRRRRA, ça iRRRRRRRA : Les ouvriers ont composé eux-mêmes une carmagnole :
La carmagnole de Fressenneville
Nous avons droit au syndicat (bis)
Les Riquier ne l’empêch’ront pas (bis)
Et malgré les commis (noms des commis)
Nous déclarons la grève
Vive le son (bis)
Nous resterons tous solidaires (bis)
Allons amis, soyons tous frères (bis)
Car c’est le seul moyen
De ne plus crever d’faim
Revendiquons nos droits
Vive le son (bis)
Ils ont chassé un ouvrier (bis)
Nous voulons le réintégrer (bis)
Et s’ils ne marchent pas
Nous les mettrons au pas
Par l’action directe
Vive le son (bis)
Nous n’avons pas peur des soldats (bis)
La crosse en l’air, gibernes bas (bis)
Ne s’ront pas fusilleurs,
Esclaves des exploiteurs
Ils tourneront leurs armes Vive le son (Bis)
Les Riquier ne l’empêch’ront pas (bis)
Et malgré les commis (noms des commis)
Nous déclarons la grève
Vive le son (bis)
Nous resterons tous solidaires (bis)
Allons amis, soyons tous frères (bis)
Car c’est le seul moyen
De ne plus crever d’faim
Revendiquons nos droits
Vive le son (bis)
Ils ont chassé un ouvrier (bis)
Nous voulons le réintégrer (bis)
Et s’ils ne marchent pas
Nous les mettrons au pas
Par l’action directe
Vive le son (bis)
Nous n’avons pas peur des soldats (bis)
La crosse en l’air, gibernes bas (bis)
Ne s’ront pas fusilleurs,
Esclaves des exploiteurs
Ils tourneront leurs armes Vive le son (Bis)
Arrivés à la briqueterie qui sépare Fressenneville de Feuquières, les manifestants font demi-tour et vont chanter devant l’usine et le château de Mr Julien Riquier. Après quoi une nouvelle réunion, au cours de laquelle on a beaucoup péroré et encore plus conspué les patrons, a été tenue à l’hôtel Papillon Blanc.
Les gendarmes et les hussards qui suivaient la colonne des manifestants n’ont pas eu à intervenir. Dans la journée, des quêtes ont été faites dans la commune au profit des grévistes.
La grève fut sévèrement réprimée, un déploiement de troupe a campé à Fressenneville et sa région pendant plus de deux mois afin de contrôler qu’il n’ y ait pas de débordement et surtout que la grève ne fasse pas d’émule ailleurs, La troupe quitta Fressenneville le 20 août 1906
Dix-huit arrestations: (Fressenneville, le 11 avril 1906) Le journal d’Amiens :
« La laborieuse (ô combien) mais patiente enquête du parquet d’Abbeville vient d’aboutir. Ce matin, les gendarmes ont opéré l’arrestation de 14 individus compromis dans les graves évènements dont Fressenneville a été le théâtre la semaine dernière.
Accompagnés de gendarmes à pied et encadrés de hussards, ils ont été conduits à la gare de Feuquières- Fressenneville. Ces arrestations étaient attendues, aussi la population ne s’en montre aucunement étonnée, quant aux inculpés, ils n’ont pas fait la moindre résistance.
Sur le passage du cortège les habitants se mettaient sur le pas de leurs portes, mais aucun cri n’a été poussé.
La gare était gardée militairement.
Prisonniers et gendarmes ont pris place dans des wagons réservés du train quittant Feuquières à 9 H 59.
A Abbeville, la gare était également gardée par la troupe.
Les inculpés y sont arrivés à 10H40 et accueillis par quelques cris hostiles Ils sont montés dans deux omnibus réquisitionnés pour la circonstance et, encadrés de gendarmes à cheval, conduits et incarcérés à la prison, qui a repris son aspect de la période jacobiste.
Quatre autres individus ont été arrêtés au commencement de l’après-midi. Ils sont allés rejoindre à la prison leur quatorze compagnons arrêtés ce matin.
Il n’y aurait pas d’équité ni d’objectivité a laisser l’Histoire se raconter sur ces uniques récits, peu de choses ont été écrites, les femmes et les hommes acteurs des faits sont restés dans l’anonymat, filles et fils des grévistes de chez Riquier « chez metteux d’feu » racontent l’événement comme un acte glorieux, fiers que leurs grands parents aient participé à cet épisode de l’histoire locale.
L’édition picarde du journal de Jaurès et quelques écrits restés au Musée social d’Abbeville nous donnes une version des faits plus proche de la réalité de ce qu’ont vécu les acteurs de l’époque :
GERMINAL, journal du peuple hebdomadaire - du 7 au 13 avril 1906.
Il y a trois mois, les ouvriers serruriers de Fressenneville, longtemps réfracta ires, par crainte de leurs seigneurs et maîtres, à l’idée syndicale, se sont décidés tout d’un coup, en prévision du 1er mai, à adhérer au nombre de 300, au syndicat du fer du Vimeu, dont le siège est à Escarbotin. Ces adhésions avaient été tenues secrètes par crainte des représailles patronales. Les Riquier étant les maîtres absolus du pays par le travail qu’ils procurent et les maisons qu’ils louent à leurs ouvriers. Contrairement à ce qu’a déclaré Julien Riquier, les ouvriers sont loin d’être “bien payés et traités paternellement”. Qu’on en juge : part quelques gros employés et quelques larbins qui gagnent 30 F par semaine à moucharder leurs camarades et, entre parenthèses, qu’on e toujours soin de montrer aux visiteurs de l’établissement pour prouver la philanthropie de ces messieurs, le salaire de la majorité des ouvriers n ‘est en moyenne que de 16 à 18 F par semaine. Beaucoup d’ouvriers ne gagnent même que de 6 à 9 P. Monsieur Julien, en parlant de bien payer, s’est peut-être trompé, Ha sans doute voulu parler des maisonnettes de la cité, qu’il loue 2,50 F par semaine. Ce qui est bien payé pour des loyers de campagne. -
Naturellement, le secret des syndiqués ne pouvait être gardé bien longtemps et les maîtres en eurent bientôt vent Voulant briser tout de suite cette résistance inattendue à leur autocratie, ils interrogèrent samedi dernier un de leurs employés qui est lui-même syndiqué. Celui-ci répondit franchement qu’il appartenait au syndicat et que c’était son droit Devant une réponse -aussi catégorique, les patrons habitués depuis longtemps à une obéissance passive, lui donnèrent immédiatement congé pour la quinzaine. Tous les syndiqués furent convoqués pour lundi à une réunion à Friville. A la majorité absolue, les ouvriers se déclarèrent solidaires de leur camarade.
En rentrant à Fressenneville, une manifestation s’organisa au chant de l’internationale et de la carmagnole.
Le mardi, lorsque l’employé revint à son travail, les patrons lui offrirent de lui payer tout de suite sa quinzaine pour le renvoyer définitivement de l’atelier, ce qu’il refusa catégoriquement. Le secrétaire du syndicat fut alors chargé de s’aboucher avec les patrons, à midi, il fit cette démarche et reçut pour réponse qu’on ne voulait pas parlementer avec le syndicat. C’était la lutte ouverte. A la rentrée de 2 heures, l’employé fut mis à la porte malgré sa résistance et les patrons déclarèrent que tous ceux qui étaient syndiqués pouvaient s’en aller également.
C’est ce que firent immédiatement 250 camarades. Une cinquantaine de timides étaient restés dans l’atelier, mais une heure après, ils se joignirent aux autres.
Cette fois c’était: La grève.
Elfe fut déclarée immédiatement par acclamation. Les ouvriers se formèrent en cortège et parcoururent les principales rues du pays.
Surexcités par le refus du plus insolent des Riquier “Edouard”, ils commencèrent à briser les vitres des habitations des patrons et contre-coups, haïs depuis longtemps de la population pour toutes vexations qu’ils font subir journellement aux malheureux ouvriers.
Se dirigeant ensuite vers le château du patron-maire Julien Riquier, ils enfoncèrent les portes et le saccagèrent en partie. De là, ils allèrent rendre visite à l’associé : Edouard Riquier, cousin germain du premier, par le sang et par la morgue. En un clin d’oeil, portes et grilles de la demeure seigneuriale sont enfoncées, la foule pénètre comme une trombe dans les luxueux appartements, casse tout, brise tout sur son passage et jette les meubles finement sculptés par les fenêtres, met le château complètement à sac. La spontanéité du mouvement n’a pas permis aux autorités de faire venir à temps les baïonnettes. Quant aux gendarmes de Valines, ils s’étaient prudemment cachés dans les caves du contremaître, l’adjoint dont la maison n’a pas été épargnée. Les ouvriers ont composé eux-mêmes une carmagnole.
La manifestation du soir - l’incendie du château :
Vers les 7heures, lorsque les grévistes attaquaient la maison du directeur, ils eurent à essuyer des coups de révolver, tirés sur eux, de l7ntérieur, par le fils du directeur, dit-on, ou par les gendarmes qui s’y tenaient cachés. Ces coups de feu mirent le comble à l’exaspération des ouvriers. Edouard Riquier, paraissant en auto, fut salué à coups de pierres. Une réunion eut lieu chez les Papillon.
Peu après cette réunion, ils retournèrent par la rue qui contourne l’église, au château de Mr Edouard Riquier. Avec des moellons et des briques provenant de la démolition de l’ancienne église, ils assaillirent le château, puis pénétrant à l’intérieur, ils recommencèrent à défoncer les fûts de vin, démolirent et brisèrent tout ce qui était encore intact: meubles, objets d’art, etc..., et jetèrent le tout dans la mare. Les portraits de la famille de Mr Riquier furent déchirés et piétinés.
A ce moment, on annonça l’arrivée d’un détachement du 72ème, venant d’Abbeville. Un certain nombre de manifestants se rendirent au devant des soldats en chantant la “carmagnole”, mais quand la troupe pénétra dans le pays, ils l’accueillirent aux cris de “vive l’Armée”.
Pendant ce temps, on mettait le feu au château. Il était 8 heures. L’incendie se propagea avec une rapidité si grande qu’aucun secours ne put être apporté et bientôt, de la magnifique demeure de Mr Riquier, il ne resta que quatre murs. L ‘automobile avait été, au préalable, réduite en pièces. Pendant l’incendie, plusieurs d’entre eux sont allés chercher, dans une remise située à près de 150 mètres de la maison qui brûlait, une “victoria”, l’ont amenée et l’ont jetée dans le foyer de l’incendie. C’était un aliment de plus pour les flammes.
Les pompiers des communes voisines furent empêchés d’éteindre : “Laissez brûler”, leur dit-on, et les tuyaux furent crevés, pendant que l’on entassait les meubles vernis dans la mare.
De l’enquête à laquelle s’est livré le Parquet, il paraîtrait résulter qu’un bidon de pétrole aurait été déposé dans le lit de Mme Edouard Riquier et que c’est en cet endroit que le feu e pris naissance.
Les faits importants du lendemain mercredi sont : l’arrivée de nombreux soldats et gendarmes, la descente du Parquet d’Abbeville, du Sous-Préfet et même du Procureur Général d’Amiens. Le Député-Maire d’Eu est allé au Ministère réclamer du plomb pour les grévistes; le sous-ordre de Clémenceau a répondu que toutes les mesures avaient été priLes attroupements sont interdits et les cafés fermés après 8heures du soir, par arrêté préfectoral, l’autorité est allée plus vite en besogne que pour sauver les mineurs ensevelis dans les mines (une catastrophe minière venait d’ensevelir 1200 mineurs).
Les syndiqués réunis à Escarbotin, ont voté la grève générale pour toutes les usines métallurgistes du Vimeu, prenant ainsi fait et cause pour les ouvriers de Fressenneville, défenseurs du droit syndical, devant le refus net et cassant d’Edouard Riquier de reconnaître ce droit ratifié par la loi bourgeoise elle-même. Les Riquier sont disparus, on ne les a pas revus. Bon voyage l Les pompiers ont disposé leurs pompes dans les cours de l’usine, de la demeure de Julien Riquier et de celle du directeur, dans la crainte de nouveaux incendies. L’ouvrier congédié travaille depuis neuf ans à l’usine Riquier, c’est assez dire s’il connaît la façon “toute paternelle”dont on est traité dans ce bagne. Lorsqu’on voulut le forcer à sortir de l’usine, il paraît qu’il répondit que l’usine “appartenait aux ouvriers” et non au patron et que, par conséquent, il était- lui ouvrier- chez lui. Ce propos explique pourquoi l’usine, elle-même, n’a pas eu à subir des déprédations des grévistes qui, d’après leur théorie, doit, un jour ou l’autre, leur revenir.
(Bibliothèque d’Abbeville, extrait du musée social)
Le pillage a commencé dans la maison de Mr Julien Riquier:
- trois pièces du rez de chaussée furent mises à sac
- les portes de la cave sont défoncées
- femmes, hommes et enfants sont bientôt ivres et leur ivresse furieuse les pousse vers la maison de Mr Edouard.
Là, plus de retenue, l’ivresse a fait son oeuvre.
Tout le monde se rue au pillage.
La foule bientôt lassée court de nouveau à la maison de MrJulien. Mais là, deux domestiques avaient attachés les grilles avec des chaînes. Et après quelques essais infructueux, on revînt à la villa de Mr Edouard. Ce qui ne pouvait être détruit ou lacéré fut jeté dans une mare d’eau croupissante qui se trouve de l’autre côté de la rue. Enfin, on mit le feu et bientôt cette belle villa, qui venait à peine d’être terminée, ne fut plus qu’un brasier. Et, pendant ce temps, que faisaient les trois gendarmes de Valines.
- l’un fut trouvé tremblant de peur dans un bosquet du jardin. La foule ne lui fit aucun mal.
- un autre resta caché jusqu’à la nuit dans un coffre à avoine.
- et le troisième s’ensevelit sous des paillassons dont le jardinier se servait pour couvrir ses couches.
Ce n’est qu’à huit heures du soir qu’arriva un capitaine de gendarmerie avec 25 hommes d’infanterie. Il dut se contenter de regarder brûler la maison et d’assister, témoin impassible, à l’orgie furieuse que l’ivresse avait déchaînée. L’état de la foule était tel, dit-il dans son rapport, qu’on n’aurait pu en venir à bout qu’à coups de fusil.
L’usine a été réouverte le 20 août.
Les fauteurs du désordre n’ont pas été punis.
Trente deux devaient être envoyés devant les assises.
12 étaient des ouvriers de l’usine.
1 seul d’entre eux avait 32 ans, les autres de 16 à 25 ans seulement.
Tous furent compris dans l’amnistie nationale, aucun ne fut condamné.
L’état d’esprit de la population est à noter. Il y règne un mélange singulier d’immoralité et de religiosité. Les naissances illégitimes sont très nombreuses. Une jeune fille qui s’était signalée dans le pillage et se trouvait une des principales inculpées dans le procès des incendiaires, édifiait la paroisse, tout de blanc vêtue, suivant la coutume, à l’enterrement d’une autre jeune fille du pays. La population est d’ailleurs fort calme d’ordinaire.
ses afin que l’ordre ne soit plus troublé.
Les attroupements sont interdits et les cafés fermés après 8heures du soir, par arrêté préfectoral, l’autorité est allée plus vite en besogne que pour sauver les mineurs ensevelis dans les mines (une catastrophe minière venait d’ensevelir 1200 mineurs).
Les syndiqués réunis à Escarbotin, ont voté la grève générale pour toutes les usines métallurgistes du Vimeu, prenant ainsi fait et cause pour les ouvriers de Fressenneville, défenseurs du droit syndical, devant le refus net et cassant d’Edouard Riquier de reconnaître ce droit ratifié par la loi bourgeoise elle-même. Les Riquier sont disparus, on ne les a pas revus. Bon voyage l Les pompiers ont disposé leurs pompes dans les cours de l’usine, de la demeure de Julien Riquier et de celle du directeur, dans la crainte de nouveaux incendies. L’ouvrier congédié travaille depuis neuf ans à l’usine Riquier, c’est assez dire s’il connaît la façon “toute paternelle”dont on est traité dans ce bagne. Lorsqu’on voulut le forcer à sortir de l’usine, il paraît qu’il répondit que l’usine “appartenait aux ouvriers” et non au patron et que, par conséquent, il était- lui ouvrier- chez lui. Ce propos explique pourquoi l’usine, elle-même, n’a pas eu à subir des déprédations des grévistes qui, d’après leur théorie, doit, un jour ou l’autre, leur revenir.
(Bibliothèque d’Abbeville, extrait du musée social)
Le pillage a commencé dans la maison de Mr Julien Riquier:
- trois pièces du rez de chaussée furent mises à sac
- les portes de la cave sont défoncées
- femmes, hommes et enfants sont bientôt ivres et leur ivresse furieuse les pousse vers la maison de Mr Edouard.
Là, plus de retenue, l’ivresse a fait son oeuvre.
Tout le monde se rue au pillage.
La foule bientôt lassée court de nouveau à la maison de MrJulien. Mais là, deux domestiques avaient attachés les grilles avec des chaînes. Et après quelques essais infructueux, on revînt à la villa de Mr Edouard. Ce qui ne pouvait être détruit ou lacéré fut jeté dans une mare d’eau croupissante qui se trouve de l’autre côté de la rue. Enfin, on mit le feu et bientôt cette belle villa, qui venait à peine d’être terminée, ne fut plus qu’un brasier. Et, pendant ce temps, que faisaient les trois gendarmes de Valines.
- l’un fut trouvé tremblant de peur dans un bosquet du jardin. La foule ne lui fit aucun mal.
- un autre resta caché jusqu’à la nuit dans un coffre à avoine.
- et le troisième s’ensevelit sous des paillassons dont le jardinier se servait pour couvrir ses couches.
Ce n’est qu’à huit heures du soir qu’arriva un capitaine de gendarmerie avec 25 hommes d’infanterie. Il dut se contenter de regarder brûler la maison et d’assister, témoin impassible, à l’orgie furieuse que l’ivresse avait déchaînée. L’état de la foule était tel, dit-il dans son rapport, qu’on n’aurait pu en venir à bout qu’à coups de fusil.
L’usine a été réouverte le 20 août.
Les fauteurs du désordre n’ont pas été punis.
Trente deux devaient être envoyés devant les assises.
12 étaient des ouvriers de l’usine.
1 seul d’entre eux avait 32 ans, les autres de 16 à 25 ans seulement.
Tous furent compris dans l’amnistie nationale, aucun ne fut condamné.
L’état d’esprit de la population est à noter. Il y règne un mélange singulier d’immoralité et de religiosité. Les naissances illégitimes sont très nombreuses. Une jeune fille qui s’était signalée dans le pillage et se trouvait une des principales inculpées dans le procès des incendiaires, édifiait la paroisse, tout de blanc vêtue, suivant la coutume, à l’enterrement d’une autre jeune fille du pays. La population est d’ailleurs fort calme d’ordinaire.
Les gendarmes et les hussards qui suivaient la colonne des manifestants n’ont pas eu à intervenir. Dans la journée, des quêtes ont été faites dans la commune au profit des grévistes.
La grève fut sévèrement réprimée, un déploiement de troupe a campé à Fressenneville et sa région pendant plus de deux mois afin de contrôler qu’il n’ y ait pas de débordement et surtout que la grève ne fasse pas d’émule ailleurs, La troupe quitta Fressenneville le 20 août 1906
Dix-huit arrestations: (Fressenneville, le 11 avril 1906) Le journal d’Amiens :
« La laborieuse (ô combien) mais patiente enquête du parquet d’Abbeville vient d’aboutir. Ce matin, les gendarmes ont opéré l’arrestation de 14 individus compromis dans les graves évènements dont Fressenneville a été le théâtre la semaine dernière.
Accompagnés de gendarmes à pied et encadrés de hussards, ils ont été conduits à la gare de Feuquières- Fressenneville. Ces arrestations étaient attendues, aussi la population ne s’en montre aucunement étonnée, quant aux inculpés, ils n’ont pas fait la moindre résistance.
Sur le passage du cortège les habitants se mettaient sur le pas de leurs portes, mais aucun cri n’a été poussé.
La gare était gardée militairement.
Prisonniers et gendarmes ont pris place dans des wagons réservés du train quittant Feuquières à 9 H 59.
A Abbeville, la gare était également gardée par la troupe.
Les inculpés y sont arrivés à 10H40 et accueillis par quelques cris hostiles Ils sont montés dans deux omnibus réquisitionnés pour la circonstance et, encadrés de gendarmes à cheval, conduits et incarcérés à la prison, qui a repris son aspect de la période jacobiste.
Quatre autres individus ont été arrêtés au commencement de l’après-midi. Ils sont allés rejoindre à la prison leur quatorze compagnons arrêtés ce matin.
Il n’y aurait pas d’équité ni d’objectivité a laisser l’Histoire se raconter sur ces uniques récits, peu de choses ont été écrites, les femmes et les hommes acteurs des faits sont restés dans l’anonymat, filles et fils des grévistes de chez Riquier « chez metteux d’feu » racontent l’événement comme un acte glorieux, fiers que leurs grands parents aient participé à cet épisode de l’histoire locale.
L’édition picarde du journal de Jaurès et quelques écrits restés au Musée social d’Abbeville nous donnes une version des faits plus proche de la réalité de ce qu’ont vécu les acteurs de l’époque :
GERMINAL, journal du peuple hebdomadaire - du 7 au 13 avril 1906.
Il y a trois mois, les ouvriers serruriers de Fressenneville, longtemps réfracta ires, par crainte de leurs seigneurs et maîtres, à l’idée syndicale, se sont décidés tout d’un coup, en prévision du 1er mai, à adhérer au nombre de 300, au syndicat du fer du Vimeu, dont le siège est à Escarbotin. Ces adhésions avaient été tenues secrètes par crainte des représailles patronales. Les Riquier étant les maîtres absolus du pays par le travail qu’ils procurent et les maisons qu’ils louent à leurs ouvriers. Contrairement à ce qu’a déclaré Julien Riquier, les ouvriers sont loin d’être “bien payés et traités paternellement”. Qu’on en juge : part quelques gros employés et quelques larbins qui gagnent 30 F par semaine à moucharder leurs camarades et, entre parenthèses, qu’on e toujours soin de montrer aux visiteurs de l’établissement pour prouver la philanthropie de ces messieurs, le salaire de la majorité des ouvriers n ‘est en moyenne que de 16 à 18 F par semaine. Beaucoup d’ouvriers ne gagnent même que de 6 à 9 P. Monsieur Julien, en parlant de bien payer, s’est peut-être trompé, Ha sans doute voulu parler des maisonnettes de la cité, qu’il loue 2,50 F par semaine. Ce qui est bien payé pour des loyers de campagne. -
Naturellement, le secret des syndiqués ne pouvait être gardé bien longtemps et les maîtres en eurent bientôt vent Voulant briser tout de suite cette résistance inattendue à leur autocratie, ils interrogèrent samedi dernier un de leurs employés qui est lui-même syndiqué. Celui-ci répondit franchement qu’il appartenait au syndicat et que c’était son droit Devant une réponse -aussi catégorique, les patrons habitués depuis longtemps à une obéissance passive, lui donnèrent immédiatement congé pour la quinzaine. Tous les syndiqués furent convoqués pour lundi à une réunion à Friville. A la majorité absolue, les ouvriers se déclarèrent solidaires de leur camarade.
En rentrant à Fressenneville, une manifestation s’organisa au chant de l’internationale et de la carmagnole.
Le mardi, lorsque l’employé revint à son travail, les patrons lui offrirent de lui payer tout de suite sa quinzaine pour le renvoyer définitivement de l’atelier, ce qu’il refusa catégoriquement. Le secrétaire du syndicat fut alors chargé de s’aboucher avec les patrons, à midi, il fit cette démarche et reçut pour réponse qu’on ne voulait pas parlementer avec le syndicat. C’était la lutte ouverte. A la rentrée de 2 heures, l’employé fut mis à la porte malgré sa résistance et les patrons déclarèrent que tous ceux qui étaient syndiqués pouvaient s’en aller également.
C’est ce que firent immédiatement 250 camarades. Une cinquantaine de timides étaient restés dans l’atelier, mais une heure après, ils se joignirent aux autres.
Cette fois c’était: La grève.
Elfe fut déclarée immédiatement par acclamation. Les ouvriers se formèrent en cortège et parcoururent les principales rues du pays.
Surexcités par le refus du plus insolent des Riquier “Edouard”, ils commencèrent à briser les vitres des habitations des patrons et contre-coups, haïs depuis longtemps de la population pour toutes vexations qu’ils font subir journellement aux malheureux ouvriers.
Se dirigeant ensuite vers le château du patron-maire Julien Riquier, ils enfoncèrent les portes et le saccagèrent en partie. De là, ils allèrent rendre visite à l’associé : Edouard Riquier, cousin germain du premier, par le sang et par la morgue. En un clin d’oeil, portes et grilles de la demeure seigneuriale sont enfoncées, la foule pénètre comme une trombe dans les luxueux appartements, casse tout, brise tout sur son passage et jette les meubles finement sculptés par les fenêtres, met le château complètement à sac. La spontanéité du mouvement n’a pas permis aux autorités de faire venir à temps les baïonnettes. Quant aux gendarmes de Valines, ils s’étaient prudemment cachés dans les caves du contremaître, l’adjoint dont la maison n’a pas été épargnée. Les ouvriers ont composé eux-mêmes une carmagnole.
La manifestation du soir - l’incendie du château :
Vers les 7heures, lorsque les grévistes attaquaient la maison du directeur, ils eurent à essuyer des coups de révolver, tirés sur eux, de l7ntérieur, par le fils du directeur, dit-on, ou par les gendarmes qui s’y tenaient cachés. Ces coups de feu mirent le comble à l’exaspération des ouvriers. Edouard Riquier, paraissant en auto, fut salué à coups de pierres. Une réunion eut lieu chez les Papillon.
Peu après cette réunion, ils retournèrent par la rue qui contourne l’église, au château de Mr Edouard Riquier. Avec des moellons et des briques provenant de la démolition de l’ancienne église, ils assaillirent le château, puis pénétrant à l’intérieur, ils recommencèrent à défoncer les fûts de vin, démolirent et brisèrent tout ce qui était encore intact: meubles, objets d’art, etc..., et jetèrent le tout dans la mare. Les portraits de la famille de Mr Riquier furent déchirés et piétinés.
A ce moment, on annonça l’arrivée d’un détachement du 72ème, venant d’Abbeville. Un certain nombre de manifestants se rendirent au devant des soldats en chantant la “carmagnole”, mais quand la troupe pénétra dans le pays, ils l’accueillirent aux cris de “vive l’Armée”.
Pendant ce temps, on mettait le feu au château. Il était 8 heures. L’incendie se propagea avec une rapidité si grande qu’aucun secours ne put être apporté et bientôt, de la magnifique demeure de Mr Riquier, il ne resta que quatre murs. L ‘automobile avait été, au préalable, réduite en pièces. Pendant l’incendie, plusieurs d’entre eux sont allés chercher, dans une remise située à près de 150 mètres de la maison qui brûlait, une “victoria”, l’ont amenée et l’ont jetée dans le foyer de l’incendie. C’était un aliment de plus pour les flammes.
Les pompiers des communes voisines furent empêchés d’éteindre : “Laissez brûler”, leur dit-on, et les tuyaux furent crevés, pendant que l’on entassait les meubles vernis dans la mare.
De l’enquête à laquelle s’est livré le Parquet, il paraîtrait résulter qu’un bidon de pétrole aurait été déposé dans le lit de Mme Edouard Riquier et que c’est en cet endroit que le feu e pris naissance.
Les faits importants du lendemain mercredi sont : l’arrivée de nombreux soldats et gendarmes, la descente du Parquet d’Abbeville, du Sous-Préfet et même du Procureur Général d’Amiens. Le Député-Maire d’Eu est allé au Ministère réclamer du plomb pour les grévistes; le sous-ordre de Clémenceau a répondu que toutes les mesures avaient été priLes attroupements sont interdits et les cafés fermés après 8heures du soir, par arrêté préfectoral, l’autorité est allée plus vite en besogne que pour sauver les mineurs ensevelis dans les mines (une catastrophe minière venait d’ensevelir 1200 mineurs).
Les syndiqués réunis à Escarbotin, ont voté la grève générale pour toutes les usines métallurgistes du Vimeu, prenant ainsi fait et cause pour les ouvriers de Fressenneville, défenseurs du droit syndical, devant le refus net et cassant d’Edouard Riquier de reconnaître ce droit ratifié par la loi bourgeoise elle-même. Les Riquier sont disparus, on ne les a pas revus. Bon voyage l Les pompiers ont disposé leurs pompes dans les cours de l’usine, de la demeure de Julien Riquier et de celle du directeur, dans la crainte de nouveaux incendies. L’ouvrier congédié travaille depuis neuf ans à l’usine Riquier, c’est assez dire s’il connaît la façon “toute paternelle”dont on est traité dans ce bagne. Lorsqu’on voulut le forcer à sortir de l’usine, il paraît qu’il répondit que l’usine “appartenait aux ouvriers” et non au patron et que, par conséquent, il était- lui ouvrier- chez lui. Ce propos explique pourquoi l’usine, elle-même, n’a pas eu à subir des déprédations des grévistes qui, d’après leur théorie, doit, un jour ou l’autre, leur revenir.
(Bibliothèque d’Abbeville, extrait du musée social)
Le pillage a commencé dans la maison de Mr Julien Riquier:
- trois pièces du rez de chaussée furent mises à sac
- les portes de la cave sont défoncées
- femmes, hommes et enfants sont bientôt ivres et leur ivresse furieuse les pousse vers la maison de Mr Edouard.
Là, plus de retenue, l’ivresse a fait son oeuvre.
Tout le monde se rue au pillage.
La foule bientôt lassée court de nouveau à la maison de MrJulien. Mais là, deux domestiques avaient attachés les grilles avec des chaînes. Et après quelques essais infructueux, on revînt à la villa de Mr Edouard. Ce qui ne pouvait être détruit ou lacéré fut jeté dans une mare d’eau croupissante qui se trouve de l’autre côté de la rue. Enfin, on mit le feu et bientôt cette belle villa, qui venait à peine d’être terminée, ne fut plus qu’un brasier. Et, pendant ce temps, que faisaient les trois gendarmes de Valines.
- l’un fut trouvé tremblant de peur dans un bosquet du jardin. La foule ne lui fit aucun mal.
- un autre resta caché jusqu’à la nuit dans un coffre à avoine.
- et le troisième s’ensevelit sous des paillassons dont le jardinier se servait pour couvrir ses couches.
Ce n’est qu’à huit heures du soir qu’arriva un capitaine de gendarmerie avec 25 hommes d’infanterie. Il dut se contenter de regarder brûler la maison et d’assister, témoin impassible, à l’orgie furieuse que l’ivresse avait déchaînée. L’état de la foule était tel, dit-il dans son rapport, qu’on n’aurait pu en venir à bout qu’à coups de fusil.
L’usine a été réouverte le 20 août.
Les fauteurs du désordre n’ont pas été punis.
Trente deux devaient être envoyés devant les assises.
12 étaient des ouvriers de l’usine.
1 seul d’entre eux avait 32 ans, les autres de 16 à 25 ans seulement.
Tous furent compris dans l’amnistie nationale, aucun ne fut condamné.
L’état d’esprit de la population est à noter. Il y règne un mélange singulier d’immoralité et de religiosité. Les naissances illégitimes sont très nombreuses. Une jeune fille qui s’était signalée dans le pillage et se trouvait une des principales inculpées dans le procès des incendiaires, édifiait la paroisse, tout de blanc vêtue, suivant la coutume, à l’enterrement d’une autre jeune fille du pays. La population est d’ailleurs fort calme d’ordinaire.
ses afin que l’ordre ne soit plus troublé.
Les attroupements sont interdits et les cafés fermés après 8heures du soir, par arrêté préfectoral, l’autorité est allée plus vite en besogne que pour sauver les mineurs ensevelis dans les mines (une catastrophe minière venait d’ensevelir 1200 mineurs).
Les syndiqués réunis à Escarbotin, ont voté la grève générale pour toutes les usines métallurgistes du Vimeu, prenant ainsi fait et cause pour les ouvriers de Fressenneville, défenseurs du droit syndical, devant le refus net et cassant d’Edouard Riquier de reconnaître ce droit ratifié par la loi bourgeoise elle-même. Les Riquier sont disparus, on ne les a pas revus. Bon voyage l Les pompiers ont disposé leurs pompes dans les cours de l’usine, de la demeure de Julien Riquier et de celle du directeur, dans la crainte de nouveaux incendies. L’ouvrier congédié travaille depuis neuf ans à l’usine Riquier, c’est assez dire s’il connaît la façon “toute paternelle”dont on est traité dans ce bagne. Lorsqu’on voulut le forcer à sortir de l’usine, il paraît qu’il répondit que l’usine “appartenait aux ouvriers” et non au patron et que, par conséquent, il était- lui ouvrier- chez lui. Ce propos explique pourquoi l’usine, elle-même, n’a pas eu à subir des déprédations des grévistes qui, d’après leur théorie, doit, un jour ou l’autre, leur revenir.
(Bibliothèque d’Abbeville, extrait du musée social)
Le pillage a commencé dans la maison de Mr Julien Riquier:
- trois pièces du rez de chaussée furent mises à sac
- les portes de la cave sont défoncées
- femmes, hommes et enfants sont bientôt ivres et leur ivresse furieuse les pousse vers la maison de Mr Edouard.
Là, plus de retenue, l’ivresse a fait son oeuvre.
Tout le monde se rue au pillage.
La foule bientôt lassée court de nouveau à la maison de MrJulien. Mais là, deux domestiques avaient attachés les grilles avec des chaînes. Et après quelques essais infructueux, on revînt à la villa de Mr Edouard. Ce qui ne pouvait être détruit ou lacéré fut jeté dans une mare d’eau croupissante qui se trouve de l’autre côté de la rue. Enfin, on mit le feu et bientôt cette belle villa, qui venait à peine d’être terminée, ne fut plus qu’un brasier. Et, pendant ce temps, que faisaient les trois gendarmes de Valines.
- l’un fut trouvé tremblant de peur dans un bosquet du jardin. La foule ne lui fit aucun mal.
- un autre resta caché jusqu’à la nuit dans un coffre à avoine.
- et le troisième s’ensevelit sous des paillassons dont le jardinier se servait pour couvrir ses couches.
Ce n’est qu’à huit heures du soir qu’arriva un capitaine de gendarmerie avec 25 hommes d’infanterie. Il dut se contenter de regarder brûler la maison et d’assister, témoin impassible, à l’orgie furieuse que l’ivresse avait déchaînée. L’état de la foule était tel, dit-il dans son rapport, qu’on n’aurait pu en venir à bout qu’à coups de fusil.
L’usine a été réouverte le 20 août.
Les fauteurs du désordre n’ont pas été punis.
Trente deux devaient être envoyés devant les assises.
12 étaient des ouvriers de l’usine.
1 seul d’entre eux avait 32 ans, les autres de 16 à 25 ans seulement.
Tous furent compris dans l’amnistie nationale, aucun ne fut condamné.
L’état d’esprit de la population est à noter. Il y règne un mélange singulier d’immoralité et de religiosité. Les naissances illégitimes sont très nombreuses. Une jeune fille qui s’était signalée dans le pillage et se trouvait une des principales inculpées dans le procès des incendiaires, édifiait la paroisse, tout de blanc vêtue, suivant la coutume, à l’enterrement d’une autre jeune fille du pays. La population est d’ailleurs fort calme d’ordinaire.
Il n’y eu pas d’autre château brûlé dans le Vimeu.
Le Syndicat du Cuivre, devenu Syndicat CGT des Métaux s’est structuré étant reconnu comme principal interlocuteur du patronat local. Une anecdote remontant à avril 1983 nous rappelle le caractère trempé des salariés du Vimeu : Le Syndicat patronal locale tardait à mettre en place la réduction d’une heure de la durée du travail mise en place par le nouveau gouvernement d’ « union de la gauche ». Exaspéré par l’ironie de l’illustre De Monclin porte parole du patronat vimeusien de l’époque, une manifestation au siège de la Chambre patronale de Woincourt dégénéra, les manifestants s’en prirent aux locaux, sortirent le mobilier et les ornements de la maison des patrons, comme pour affirmer que les moyens de leurs pères utilisés en 1906 lorsqu’il fallait faire appliquer la loi aux patrons demeuraient. Le syndicat patronal en tira vite la leçon et un accord sur 38h 30 fut appliqué.
Les travailleurs du Vimeu savent montrer qu’ils existent et qu’ils ne doivent pas être traités différemment, dur au travail, patients, mais aussi dur quand ils se sentent humiliés ou maltraités, ils ne s’embarrassent pas des protocoles ou des manières pour se faire respecter. Cet aspect anarcho-syndicaliste traversera le siècle, il reste difficile à corriger, bien que la culture syndicale évolue et s’élargie vers différents aspects de la vie économique et sociale, les ouvriers du Vimeu restent attachés à de grands principes d’identités.
C’est sûrement une qualité.
Le Syndicat du Cuivre, devenu Syndicat CGT des Métaux s’est structuré étant reconnu comme principal interlocuteur du patronat local. Une anecdote remontant à avril 1983 nous rappelle le caractère trempé des salariés du Vimeu : Le Syndicat patronal locale tardait à mettre en place la réduction d’une heure de la durée du travail mise en place par le nouveau gouvernement d’ « union de la gauche ». Exaspéré par l’ironie de l’illustre De Monclin porte parole du patronat vimeusien de l’époque, une manifestation au siège de la Chambre patronale de Woincourt dégénéra, les manifestants s’en prirent aux locaux, sortirent le mobilier et les ornements de la maison des patrons, comme pour affirmer que les moyens de leurs pères utilisés en 1906 lorsqu’il fallait faire appliquer la loi aux patrons demeuraient. Le syndicat patronal en tira vite la leçon et un accord sur 38h 30 fut appliqué.
Les travailleurs du Vimeu savent montrer qu’ils existent et qu’ils ne doivent pas être traités différemment, dur au travail, patients, mais aussi dur quand ils se sentent humiliés ou maltraités, ils ne s’embarrassent pas des protocoles ou des manières pour se faire respecter. Cet aspect anarcho-syndicaliste traversera le siècle, il reste difficile à corriger, bien que la culture syndicale évolue et s’élargie vers différents aspects de la vie économique et sociale, les ouvriers du Vimeu restent attachés à de grands principes d’identités.
C’est sûrement une qualité.
Inscription à :
Articles (Atom)