Cette région atypique s’est façonnée elle-même, partant d’une volonté de rompre avec la dureté du monde paysan, les hommes du Vimeu animés par le besoin de ne pas subir la désertification rurale ont construit leur Pays passant de l’outil avec lequel ils sont devenus forgerons, serruriers ou fondeurs dans leurs boutiques à la machine-outil possédées par quelques patrons, le Vimeu est devenu premier fabricant de serrures, verrous et robinets et cela grâce au travail laborieux de ses femmes et de ses hommes.
Il est certain tout d’abord que l’introduction des fonderies au XIX ème siècle et la concentration industriel du XXème siècle ont stoppé les initiatives personnelles le travail des serruriers à domicile ne fait plus appel qu’a des exécutants et non plus à des concepteurs. Les boutiques se vident et disparaissent peu à peu, le travail de l’ouvrier serrurier consiste désormais à mettre en forme et à monter les pièces fondues dans les usines. Les fonderies implantées vers 1880 vont faire naître les robinetteries avec une main-d’œuvre peu exigeante et abondante Une nouvelle conception industrielle va s’organiser, se spécialiser par localité.
Ouvrier du Vimeu ?
Le discours sur le monde ouvrier est de plus en plus éclipsé au profit d’autres problématiques telle la modernisation, les rapports de marché, la bureautique etc.
Les ouvriers du Vimeu est un groupe dont on ne parle qu’épisodiquement lors de conflits, de grèves. Le qualificatif de « Vimeu Rouge » venu des événements du début du siècle dernier suite à la révolte des ouvriers de la serrurerie RIQUIER, qui le 3 avril 1906 ont incendié le château familial suite au refus du patron de reconnaître le regroupement en syndicat de ses ouvriers. Dernièrement l’attention des journalistes a été retenue par différents conflits pendant les événement sociaux de mai juin juillet 2003 et les mobilisations du printemps 2006 contre le CNE et CPE.
La question ouvrière reste une question d’actualité, et l’étude de cette population peut permettre de voir et de faire voir ce qui ce passe réellement â l’intérieur des usines, à l’heure de la modernisation et de l’informatisation de la production.
La déstructuration du groupe ouvrier passe par une crise du militantisme syndical et politique, mais également par le développement de l’individualiste.
Exemple avec le vote ouvrier en faveur du FN - ou peut-être du succès de C.P.N.T. (Chasse, Pêche, Nature et Traditions) et de son programme de « défense des traditions » dans la région du Vimeu et dans la Somme.
Le groupe ouvrier est traversé par une crise identitaire : son travail est dévalorisé, de plus en plus fatigant, il n’oppose plus la même résistance qu’auparavant, en corrélation avec la baisse du militantisme politique et syndical.
L’ouvrier doit affronter, à l’usine, ses supérieurs ou les «BIS », et à la maison ses enfants (qui dans certains cas peuvent être les mêmes personnes). On peut penser que, même en cas de forte reprise économique, le groupe ouvrier et la société ouvrière ne seront plus jamais identiques à ceux qu’a connu le Vimeu jadis : c’était l’image de l’ouvrier industriel, syndiqué et politisé, ce qui lui permettait de conserver une certaine estime de soi. Pour autant, les luttes de ces derniers mois et les élections qui ont suivies ont placés le vote à « gauche » et traditionnellement Communiste de nouveau au premier plan : Succès aux Elections partielles dans le Canton de Friville-Escarbotin, confirmés aux Elections Régionales et aux Cantonales de 2004.
Syndicalement, le résultat des élections prud’homales de décembre 2002 confirme la CGT au premier plan des organisations syndicales dans le Vimeu, majoritaire dans la Métallurgie avec 51% des suffrages.
Salaires les plus bas de France et Savoir faire ? :
Le Vimeu est vraiment atypique par bien des facettes. Une grande contradiction du « Vimeu Rouge » qui étonne bien des observateurs :
Comment le Vimeu à la main-d’œuvre si habile au XIX siècle est t’il devenu une terre d’ouvriers spécialisés mais sans grande qualification au XXI ème siècle et percevant de maigres salaires ?
Un horloger : Jacques Maquennehen
Paysans, vivant d’élevage et de la culture du lin, tisserands au service de quelques drapiers, l’histoire au XVIII siècle n’a guerre laissée de trace tout juste doit on penser que la province du Vimeu à cette époque vivait au rythme des conquistadores espagnoles, tirant de la terre tout juste de quoi se nourrir.
Paysans–ouvriers au début du XIX siècle marqué de l’aire napoléonienne, puis Ouvriers - paysans à l’abri dans sa « Boutique » le serrurier vimeusien gagne sa noblesse et acquiert sa dextérité dans les années 1800 et jusque 1850 où d’une micro industrie, le Vimeu va se façonner avec l’arrivée de des découvertes et technologies nouvelles. L’habileté, la créativité des femmes et des hommes du Vimeu enracinés à leur pays obligera les nouveaux investisseurs industriels à exploiter sur le territoire vimeusien cette valeur humaine. Pour deux raisons essentielles, que nous avons déjà exploré : L’Ouvrier-paysan ayant su se développer et travailler pour son propre compte développant ainsi une industrie locale atypique née de la main même de l’homme et jalousement gardé puis s’enrichissant très vite est devenu un patrimoine transmis aux générations qui subsiste encore aujourd’hui, les familles Décayeux, Riche ou Delabie en sont la démonstration. La seconde réside dans le fait que les investisseurs parisiens n’ont pas eu d’autre choix que d’exploiter la main d’œuvre formée aux métiers du Vimeu et ancrée au pays qui aidant dans les « Boutiques » sachant forger et couler le métal était disponible pour entrer dans les toutes nouvelles usines que développèrent les pionniers de l’industrie moderne avec l’unique stratégie du système capitaliste, l’implantation des usines Imbert, Bricard en sont l’illustrations.
Lors de cette mutation des gens du Vimeu, une infime partie gardera un statut d’autodidacte, et gagnera une certaine autonomie, elle représente les familles les plus aisées. La majeure partie des Ouvriers-paysans deviendra au fil de ces années des Ouvriers occupés uniquement au service des entrepreneurs industriels, mais gardant pour la plupart une activité rurale et paysanne afin de compléter leur maigre revenu et faire vivre leur famille. Chaque famille travaillant le fer garde son lopin de terre au cœur des bourgs du Vimeu pour y élever, poules, canards, lapins et cultiver le jardin potager, l’implantation de la sucrerie à Beauchamps vers les années 1830 utilise les gens, femmes enfants au binage des betteraves au printemps et à l’arrachage l’automne. Ces Ouvriers-paysans se répartissent en deux catégories : l’une qui, afin de préserver une certaine autonomie exercera son savoir faire à domicile, notamment quelques serrureries ou monteur de serrures et polisseurs, l’autre partie intégrera les usines.
Mais l’ensemble des Ouvriers est désormais dépendant du nouveau patronat local qui encouragera ce mode de vie, ce qui lui permettait de payer encore moins cette main d’œuvre appris à subvenir à ses besoins en vase clos, historiquement enracinée au pays. Le géographe picard Guy Baron décrit magnifiquement cette situation et l’évolution du Vimeu dans un livre « Le Vimeu : une étude de pays » paru en 1986 et tiré d’une thèse soutenue à l’Université de Picardie.
A l’origine, les cloisons sociales sont mal déterminées, l’ancien Paysans-ouvriers devenu patron, emploi sa famille, ses amis et sont pour la plupart sous l’emprise de la bourgeoisie, notables commerçants qui vendent serrures et cadenas principalement sur Paris et les grandes villes.
Cette région du Vimeu a été marquée très tôt par le mode de vie de ses habitants, développant leur activité au niveau familial et se serrant autour du foyer. Peut-être est-ce parce qu’ils avaient souffert beaucoup pendant la guerre de cent ans, au moment où, en 1340, tous leurs villages furent brûlés, il est raconté que les flammèches se voyaient à Abbeville. Les populations se sont retirées à Oisemont et s’avancèrent dans la plaine sous la conduite d’un Chevalier, le seigneur de « Boubers». Mais ce fut pour succomber sous le nombre. Sous la domination Anglaise, regroupées sur le plateau de ce qui est aujourd’hui le Vimeu, ces familles survivrent, en cultivant le lin pour les Abbayes et commencent a travailler le fer se spécialisant dans la serrurerie. Quoi qu’il en soit, la vie du Vimeu se confond vite avec un développement économique nettement spécialisé, fondé sur un artisanat très familial. En 1468, soit trois ans après que le Vimeu eut été cédé par Louis XI au comte de Charolais, il est noté qu’il fallait, poux être compagnon serrurier, justifier, après avoir prêté serment par devant « les mayeurs de bannières», d’un certificat de bonne vie et moeurs. On retrouve trace dans le registre des statuts des maréchaux ferrents d’Abbeville. Les dynasties familiales de serruriers feront souches au XVI ème siècle, un auteur, P. BRIEZ fixe à 1636 l’origine de la serrurerie dans le Vimeu, il la relie a l’arrivée d’un colporteur allemand qui proposait des articles d’horlogerie et qui se fixe à Escarbotin. Cet aventurier eu bien du mal à placer ses pendules là ou le temps s’égrainé d’un sablier, déjà l’ont pensait dans le Vimeu que le temps se mesurait aussi bien par les grains de sable que par des points sur un cadran. Notre horloger compris que les habitants de ce plateau n’étaient pas prêt pour la réforme et songea à partir ailleurs mais barré par le détroit vers l’Angleterre et concurrencé et mal venu en Ponthieu mis en quarantaine dit ont, il s’installe dans ses campements et décide de se fixer en Vimeu y fait construire une maison et s’établi confortablement.
Cet horloger allemand se nommait Jacques Maquennehen. «Ce peuple est positif, dit-il; l’horloge s’adresse au luxe et peut se suppléer; il n’en veut pas. La serrure, au contraire, couvre des intérêts précieux et va droit au coffre-fort: faisons la serrure...
«Quand on le vit prendre ainsi à coeur la sûreté des personnes et celle bien plus compromise des écus, toutes les antipathies tombèrent. On assiégea l’atelier du serrurier qui, ne pouvant suffire aux demandes de ses nombreux clients, forma des élèves. Les habitations se rapprochèrent, se serrèrent autour de la sienne. En quelques années, grâce au voisinage de la Normandie, la serrure devint populaire et alla s ‘asseoir indistinctement sur tous les seuils...»
Ce récit pittoresque a été publié par l’Abbevillois, en mars 1844. Un autre auteur, Gaston Vasseur, chercheur attentif, a relevé dans les registres de la catholicité des dates où figure à Friville-Escarbotin un acte de baptême où on lit: «le 27 de janvier an susdit (1601) a esté baptisée Jehanne Boutté, fille de Jehan Boutté serrurier et Claudine sa mère». Dans le livre rouge de la ville d’Eu, on trouve trace d’un Jehan Maquinnehen, à la date du 9 avril 1559. Le nom de Thomas Maquennehen apparaît à Fressenneville dans un acte officiel de 1572. Gaston Vasseur précise que Jacques Maquennehen vivait à Escarbotin en 1559.
Des serruriers exerçaient donc leur activité bien avant 1636. Toutefois, malgré l’erreur de Briez, le nom de Maquennehen doit être retenu. On le retrouve dans la région et l’on peu l’associer à la serrure du Vimeu. Sur le fronton de l’usine Bricard à Escarbotin, sous le clocheton, garder aujourd’hui comme monument historique et symbolique de la serrurerie dans le Vimeu le nom de Maquennehen est gravé.
Il est certain tout d’abord que l’introduction des fonderies au XIX ème siècle et la concentration industriel du XXème siècle ont stoppé les initiatives personnelles le travail des serruriers à domicile ne fait plus appel qu’a des exécutants et non plus à des concepteurs. Les boutiques se vident et disparaissent peu à peu, le travail de l’ouvrier serrurier consiste désormais à mettre en forme et à monter les pièces fondues dans les usines. Les fonderies implantées vers 1880 vont faire naître les robinetteries avec une main-d’œuvre peu exigeante et abondante Une nouvelle conception industrielle va s’organiser, se spécialiser par localité.
Ouvrier du Vimeu ?
Le discours sur le monde ouvrier est de plus en plus éclipsé au profit d’autres problématiques telle la modernisation, les rapports de marché, la bureautique etc.
Les ouvriers du Vimeu est un groupe dont on ne parle qu’épisodiquement lors de conflits, de grèves. Le qualificatif de « Vimeu Rouge » venu des événements du début du siècle dernier suite à la révolte des ouvriers de la serrurerie RIQUIER, qui le 3 avril 1906 ont incendié le château familial suite au refus du patron de reconnaître le regroupement en syndicat de ses ouvriers. Dernièrement l’attention des journalistes a été retenue par différents conflits pendant les événement sociaux de mai juin juillet 2003 et les mobilisations du printemps 2006 contre le CNE et CPE.
La question ouvrière reste une question d’actualité, et l’étude de cette population peut permettre de voir et de faire voir ce qui ce passe réellement â l’intérieur des usines, à l’heure de la modernisation et de l’informatisation de la production.
La déstructuration du groupe ouvrier passe par une crise du militantisme syndical et politique, mais également par le développement de l’individualiste.
Exemple avec le vote ouvrier en faveur du FN - ou peut-être du succès de C.P.N.T. (Chasse, Pêche, Nature et Traditions) et de son programme de « défense des traditions » dans la région du Vimeu et dans la Somme.
Le groupe ouvrier est traversé par une crise identitaire : son travail est dévalorisé, de plus en plus fatigant, il n’oppose plus la même résistance qu’auparavant, en corrélation avec la baisse du militantisme politique et syndical.
L’ouvrier doit affronter, à l’usine, ses supérieurs ou les «BIS », et à la maison ses enfants (qui dans certains cas peuvent être les mêmes personnes). On peut penser que, même en cas de forte reprise économique, le groupe ouvrier et la société ouvrière ne seront plus jamais identiques à ceux qu’a connu le Vimeu jadis : c’était l’image de l’ouvrier industriel, syndiqué et politisé, ce qui lui permettait de conserver une certaine estime de soi. Pour autant, les luttes de ces derniers mois et les élections qui ont suivies ont placés le vote à « gauche » et traditionnellement Communiste de nouveau au premier plan : Succès aux Elections partielles dans le Canton de Friville-Escarbotin, confirmés aux Elections Régionales et aux Cantonales de 2004.
Syndicalement, le résultat des élections prud’homales de décembre 2002 confirme la CGT au premier plan des organisations syndicales dans le Vimeu, majoritaire dans la Métallurgie avec 51% des suffrages.
Salaires les plus bas de France et Savoir faire ? :
Le Vimeu est vraiment atypique par bien des facettes. Une grande contradiction du « Vimeu Rouge » qui étonne bien des observateurs :
Comment le Vimeu à la main-d’œuvre si habile au XIX siècle est t’il devenu une terre d’ouvriers spécialisés mais sans grande qualification au XXI ème siècle et percevant de maigres salaires ?
Un horloger : Jacques Maquennehen
Paysans, vivant d’élevage et de la culture du lin, tisserands au service de quelques drapiers, l’histoire au XVIII siècle n’a guerre laissée de trace tout juste doit on penser que la province du Vimeu à cette époque vivait au rythme des conquistadores espagnoles, tirant de la terre tout juste de quoi se nourrir.
Paysans–ouvriers au début du XIX siècle marqué de l’aire napoléonienne, puis Ouvriers - paysans à l’abri dans sa « Boutique » le serrurier vimeusien gagne sa noblesse et acquiert sa dextérité dans les années 1800 et jusque 1850 où d’une micro industrie, le Vimeu va se façonner avec l’arrivée de des découvertes et technologies nouvelles. L’habileté, la créativité des femmes et des hommes du Vimeu enracinés à leur pays obligera les nouveaux investisseurs industriels à exploiter sur le territoire vimeusien cette valeur humaine. Pour deux raisons essentielles, que nous avons déjà exploré : L’Ouvrier-paysan ayant su se développer et travailler pour son propre compte développant ainsi une industrie locale atypique née de la main même de l’homme et jalousement gardé puis s’enrichissant très vite est devenu un patrimoine transmis aux générations qui subsiste encore aujourd’hui, les familles Décayeux, Riche ou Delabie en sont la démonstration. La seconde réside dans le fait que les investisseurs parisiens n’ont pas eu d’autre choix que d’exploiter la main d’œuvre formée aux métiers du Vimeu et ancrée au pays qui aidant dans les « Boutiques » sachant forger et couler le métal était disponible pour entrer dans les toutes nouvelles usines que développèrent les pionniers de l’industrie moderne avec l’unique stratégie du système capitaliste, l’implantation des usines Imbert, Bricard en sont l’illustrations.
Lors de cette mutation des gens du Vimeu, une infime partie gardera un statut d’autodidacte, et gagnera une certaine autonomie, elle représente les familles les plus aisées. La majeure partie des Ouvriers-paysans deviendra au fil de ces années des Ouvriers occupés uniquement au service des entrepreneurs industriels, mais gardant pour la plupart une activité rurale et paysanne afin de compléter leur maigre revenu et faire vivre leur famille. Chaque famille travaillant le fer garde son lopin de terre au cœur des bourgs du Vimeu pour y élever, poules, canards, lapins et cultiver le jardin potager, l’implantation de la sucrerie à Beauchamps vers les années 1830 utilise les gens, femmes enfants au binage des betteraves au printemps et à l’arrachage l’automne. Ces Ouvriers-paysans se répartissent en deux catégories : l’une qui, afin de préserver une certaine autonomie exercera son savoir faire à domicile, notamment quelques serrureries ou monteur de serrures et polisseurs, l’autre partie intégrera les usines.
Mais l’ensemble des Ouvriers est désormais dépendant du nouveau patronat local qui encouragera ce mode de vie, ce qui lui permettait de payer encore moins cette main d’œuvre appris à subvenir à ses besoins en vase clos, historiquement enracinée au pays. Le géographe picard Guy Baron décrit magnifiquement cette situation et l’évolution du Vimeu dans un livre « Le Vimeu : une étude de pays » paru en 1986 et tiré d’une thèse soutenue à l’Université de Picardie.
A l’origine, les cloisons sociales sont mal déterminées, l’ancien Paysans-ouvriers devenu patron, emploi sa famille, ses amis et sont pour la plupart sous l’emprise de la bourgeoisie, notables commerçants qui vendent serrures et cadenas principalement sur Paris et les grandes villes.
Cette région du Vimeu a été marquée très tôt par le mode de vie de ses habitants, développant leur activité au niveau familial et se serrant autour du foyer. Peut-être est-ce parce qu’ils avaient souffert beaucoup pendant la guerre de cent ans, au moment où, en 1340, tous leurs villages furent brûlés, il est raconté que les flammèches se voyaient à Abbeville. Les populations se sont retirées à Oisemont et s’avancèrent dans la plaine sous la conduite d’un Chevalier, le seigneur de « Boubers». Mais ce fut pour succomber sous le nombre. Sous la domination Anglaise, regroupées sur le plateau de ce qui est aujourd’hui le Vimeu, ces familles survivrent, en cultivant le lin pour les Abbayes et commencent a travailler le fer se spécialisant dans la serrurerie. Quoi qu’il en soit, la vie du Vimeu se confond vite avec un développement économique nettement spécialisé, fondé sur un artisanat très familial. En 1468, soit trois ans après que le Vimeu eut été cédé par Louis XI au comte de Charolais, il est noté qu’il fallait, poux être compagnon serrurier, justifier, après avoir prêté serment par devant « les mayeurs de bannières», d’un certificat de bonne vie et moeurs. On retrouve trace dans le registre des statuts des maréchaux ferrents d’Abbeville. Les dynasties familiales de serruriers feront souches au XVI ème siècle, un auteur, P. BRIEZ fixe à 1636 l’origine de la serrurerie dans le Vimeu, il la relie a l’arrivée d’un colporteur allemand qui proposait des articles d’horlogerie et qui se fixe à Escarbotin. Cet aventurier eu bien du mal à placer ses pendules là ou le temps s’égrainé d’un sablier, déjà l’ont pensait dans le Vimeu que le temps se mesurait aussi bien par les grains de sable que par des points sur un cadran. Notre horloger compris que les habitants de ce plateau n’étaient pas prêt pour la réforme et songea à partir ailleurs mais barré par le détroit vers l’Angleterre et concurrencé et mal venu en Ponthieu mis en quarantaine dit ont, il s’installe dans ses campements et décide de se fixer en Vimeu y fait construire une maison et s’établi confortablement.
Cet horloger allemand se nommait Jacques Maquennehen. «Ce peuple est positif, dit-il; l’horloge s’adresse au luxe et peut se suppléer; il n’en veut pas. La serrure, au contraire, couvre des intérêts précieux et va droit au coffre-fort: faisons la serrure...
«Quand on le vit prendre ainsi à coeur la sûreté des personnes et celle bien plus compromise des écus, toutes les antipathies tombèrent. On assiégea l’atelier du serrurier qui, ne pouvant suffire aux demandes de ses nombreux clients, forma des élèves. Les habitations se rapprochèrent, se serrèrent autour de la sienne. En quelques années, grâce au voisinage de la Normandie, la serrure devint populaire et alla s ‘asseoir indistinctement sur tous les seuils...»
Ce récit pittoresque a été publié par l’Abbevillois, en mars 1844. Un autre auteur, Gaston Vasseur, chercheur attentif, a relevé dans les registres de la catholicité des dates où figure à Friville-Escarbotin un acte de baptême où on lit: «le 27 de janvier an susdit (1601) a esté baptisée Jehanne Boutté, fille de Jehan Boutté serrurier et Claudine sa mère». Dans le livre rouge de la ville d’Eu, on trouve trace d’un Jehan Maquinnehen, à la date du 9 avril 1559. Le nom de Thomas Maquennehen apparaît à Fressenneville dans un acte officiel de 1572. Gaston Vasseur précise que Jacques Maquennehen vivait à Escarbotin en 1559.
Des serruriers exerçaient donc leur activité bien avant 1636. Toutefois, malgré l’erreur de Briez, le nom de Maquennehen doit être retenu. On le retrouve dans la région et l’on peu l’associer à la serrure du Vimeu. Sur le fronton de l’usine Bricard à Escarbotin, sous le clocheton, garder aujourd’hui comme monument historique et symbolique de la serrurerie dans le Vimeu le nom de Maquennehen est gravé.
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